14 January 2013

La face cachée de l’Or vert

flickr-412131789-hdUne tendance verte

Si l’or noir désigne le pétrole, l’or vert est l’appellation courante des plantes servant de biocarburants. À cause de la combinaison de la hausse du prix des carburants fossiles et des effets du changement climatique, le dernier boom est la tendance à cultiver des biomasses  de plantes, et principalement les plantes à sucre comme le maïs, la betterave sucrière, la canne à sucre, le blé et les oléifères comme le palmier à huile, le tournesol, le colza.  Ces produits sont beaucoup moins chers et non polluants d’air contrairement aux énergies fossiles. Pas étonnant que beaucoup de gens  n’hésitent pas à faire une conversion de moteurs de leurs véhicules pour les adapter à l’utilisation de ces biocarburants.

Une production écologique ?

L’utilisation de tels agrocarburants suscite encore des débats très controversés: est-ce vraiment écologique?

D’abord, les industries de transformation de ces plantes en biocarburants émettent une quantité non négligeable de dioxyde de carbone.

Ensuite, certaines plantations comme celles de la canne à sucre nécessitent une quantité énorme d’eau ; elles entrainent l’érosion du sol et, du coup, elles sont néfastes pour la biodiversité.

Et pire encore, afin de satisfaire la demande, la déforestation ne cesse d’augmenter. C’est  le cas des forêts d’Indonésie et de la Malaisie pour la plantation des palmiers à huile et du Brésil pour la plantation de la canne à sucre.

Tout compte fait, la production de certains agrocarburants n’a rien d’écologique et pourtant, c’est la voie qui semble être suivi aujourd’hui.

Des pièges et des opportunitésauto

Désormais, le développement de ce secteur est un créateur d’emplois. Toutefois, sur le marché les petits agriculteurs ne sont pas à la hauteur des grands producteurs. Ce sont ces derniers qui en profitent le plus.

De plus en plus d’agriculteurs tentent de satisfaire la forte demande en agrocarburants sur le marché. La terre arable consacrée à nourrir est transformée à la culture de ces  plantes pour être des biocarburants. Certaines productions alimentaires à savoir le blé, la canne à sucre et le maïs sont mêmes converties en agrocarburants. Le doute de la diminution de la disponibilité des nourritures sur le marché émerge. Une augmentation des prix des aliments sur le marché serait inévitable. La production d’agrocarburants répond aux besoins des 800 millions d’automobilistes et met en péril les 2 milliards de personnes qui souffrent de la faim.

La plantation de ces biomasses est également une source d’accaparement des terres. C’est un cas fréquent en Afrique, en Asie du Sud-est et en Amérique du Sud. Le forum permanent des Nations Unies sur les peuples autochtones a averti que jusqu’à 60 millions de peuples autochtones partout dans le monde vont faire face à une éviction de leur milieu pour planter les biomasses. À noter que les peuples autochtones vivent en symbiose avec la forêt.

L’or vert s’il se veut durable devrait d’abord respecter l’écologie et penser à la pauvreté. Jusqu’à maintenant, il semble être loin de l’attente d’une solution durable.

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Commentaires

Tsinjoniaina
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Bravo pour l'article!! Au plaisir de te lire!

tsiaro
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Merci :)