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Vivre ses 18 ans

« Quand j’aurai 18 ans je …. » C’est le refrain que les jeunes adolescents de 16 ans chantonnent. On a hâte d’atteindre son 18^ème anniversaire. On compte les mois, les jours et même les heures à la veille de son 18^ème anniversaire. On a hâte d’avoir sa Carte Nationale d’Identité. Le Jour J on se dit « hourrah! Je peux enfin sortir en boîte, trimbaler avec mes potes toutes la nuit, je peux acheter de l’alcool moi-même, je n’ai plus besoins de votre accord papa et maman pour…. » Bref, on se sent libre, une liberté qu’on a si longtemps attendue. Pas étonnant que beaucoup croit que c’est l’âge d’or!

Mais qu’est ce qu’il y a de si spécial à 18 ans? Ce n’est pas seulement  une question de chiffre, le 7 qui se transforme en 8. C’est beaucoup plus que ça!

Physiologiquement, à 18 ans nos organes atteignent leurs maturités. Maintes fois on nous répète lors des éducations sexuelles à l’école qu’il ne faut pas avoir des relations sexuelles avant ses 18 ans parce que cela peut avoir des conséquences néfastes à nos organes reproducteurs.  Cela sous entend pour de nombreux adolescents que  18 ans est l’âge idéal pour avoir son premier rapport sexuel. Beaucoup se jettent à l’eau et tentent l’expérience.  On ignore complètement les données mondiales qui rapportent que la majorité des mortalités maternelles affectent les jeunes de 15 à 19 ans, ce qui ne laisse pas indemne les 18 ans. Le fait d’avoir un rapport sexuel non protégé pourrait  rendre la fille enceinte, transmettre des Infections Sexuellement Transmissibles et  le VIH/SIDA.

Comme on a 18 ans on doit assumer les conséquences de nos actes. Si jamais cela tourne mal, c’est à nous de prendre les décisions. Si on est  mineur, si jamais on a mis une fille enceinte on a besoin du consentement parental pour se marier, ou ce sont nos parents qui prendront en charge l’avenir de la jeune mère et de son enfant. Contrairement, à 18 ans, âge de majorité matrimoniale,  on se charge de tout.

Socialement, à 18 ans on  peut exprimer sa voix lors des élections de suffrage universelle. Enfin, on est considéré comme un Homme. L’État exige même que les garçons plus de 18 ans effectuent les services militaires; les réunions de quartiers exigent la présence des 18 ans et plus; de plus, de nombreuses paperasses n’attendent que nos valeureuses signatures.

« Mais j’ai déjà 18 ans… » Quel adolescent n’a pas prononcé cette phrase lors d’une discussion face à une objection de ses parents. On refuse même l’encadrement de nos parents pour profiter de la liberté qu’on nous a accordée. À 18 ans, on se croit subitement comme un adulte, on veut être considéré comme un véritable adulte, comme si par un coup de baguette magique, nous avions acquis l’ensemble de la maturité. En fait, la maturité s’acquiert avec le temps, et c’est une question d’expériences mais pas une question d’âge. Plus on est exposé à de nombreux défis dans la vie plus on est expérimenté à s’y faire face.  Mais à 18 ans on est au cœur de l’adolescence on n’est plus un enfant mais on n’est pas encore un adulte. Qui ne sait pas les crises d’adolescence et personne ne s’y échappe ? La considération comme un adulte se mérite aussi parfois !

Quelques fois, on sent qu’on a beaucoup à apprendre pour être à la hauteur de l’adulte. On se sent comme une adulte pour faire tout mais comme un enfant qui n’est pas encore autonome. On doit prouver qu’on fait l’âge de 18 ans. On attend beaucoup de nous…

18 ans c’est l’âge où la plupart des jeunes Malgaches terminent ses années de lycée et commencent les années universitaires. Un carrefour dans la vie où on doit choisir dans quelle filière universitaire on doit s’inscrire. On nous repose la question qu’on nous avait posé dès notre plus jeune âge « Qu’est ce que tu vas faire dans la vie ?» Mais cette fois-ci on doit y penser intensément, plus question de dire ce qui nous passe par la tête, mais on doit s’inscrire dans la formation qui nous guide vers le métier de notre rêve, on doit s’y investir. On est également libre de se présenter, sans attendre, dans le monde du travail.

18 ans, c’est l’âge où tout se joue, un faux pas fait à cet âge pourrait avoir des conséquences à payer  tout au long de la vie. Combien de gens veulent revenir dans ses 18 ans pour revivre sa jeunesse, profiter de la vie, mais également corriger les erreurs qu’ils ont commises à cet âge pour vivre autrement. Si seulement si ils se rendaient compte que c’est ça avoir 18 ans! Dommage ils sont  arrivés à un point de non retour où il faut admettre les effets de ses 18 ans.

Bref, 18 ans est une époque où on doit assumer les conséquences de nos actes, où notre signature a une véritable  valeur. Mais est-on conscient de toutes ces responsabilités? Serait-il possible d’inclure dans les programmes scolaires des séances d’information sur le sujet ou d’informer autrement les adolescents pour qu’ils puissent  se préparer à cette phase et de bien vivre ses 18 ans?