tsiaro

Madagascar, Un de ces rares!

tsiaro2Je déteste le fait que quand je suis dans ces réunions régionales, les organisateurs ne savent même pas dans quel groupe faudrait nous mettre, nous, les Malgaches. Le groupe de l’Afrique du Sud ou l’Afrique Australe, ou former un nouveau groupe pour les îles de l’Océan Indien.

Je haie les nombreuses fois, lors de mes voyages, où des gens sont vraiment surpris de me voir en talons avec des maquillages et me fassent des remarques : « … je ne savais pas que les gens à Madagascar sont… comme vous… Je croyais que … »

Je n’aime pas voir une carte du continent africain où Madagascar n’y figure pas !

Je ne supporte pas que de nombreuses personnes ne savent même pas où se trouve Madagascar. Comme si c’était un pays qu’on venait de placer sur la carte. Chaque fois que je dois décrire la place de Madagascar, je dois toujours mentionner à l’est de l’île Maurice. Un pays qui est à peine 1/10 de la superficie de Madagascar mais que presque le monde connait sa place sur la carte.

Je ne voudrais plus entendre la chanson de Blacko et Soprano où les paroles véhiculent le problème de gestion de déchets à Madagascar comme une misère.

J’aime le fait qu’à Madagascar on n’a pas ces grandes multinationales comme les Mac Do et les KFC. Je savoure encore  le fait que les casse-croûtes traditionnels Malagasy, «les mofogasy, les ramanonaka et les koba » dominent encore les petits coins du quartier. J’adore faire la queue à Mahamasina pour avoir une petite tranche de « koban-dravina » durant les jours de marché.

J’admire le fait que les Malagasy ont encore leur propre langue le malagasy qu’on utilise encore dans notre vie quotidienne.

Je trouve élégant les Malagasy qui portent des vêtements traditionnels lors des cérémonies.

Je suis contente du fait qu’on n’a pas encore d’autoroute ni de gratte-ciels.

Je trouve originale que 80% des taxis à Madagascar sont encore des Renault 4 et des deux chevaux Citroën.

Je suis heureuse de vivre dans une île paradisiaque où les peuples du monde entier sont désireux  de visiter.

Je suis fière d’être Malagasy.

Tout cela fait Madagascar un pays unique, un pays spécial !

 


Ce que vous avez est assez

useBeaucoup de communauté comme les  Malgaches ont l’habitude de penser que les changements positifs ne se produiront que lorsque vous possédez l’essentiel. L’essentiel n’est autre que les ressources concrètes d’après eux.

Madagascar, économiquement pauvre! Être au 132ème rang  parmi les pays 193 en termes de PIB par habitant est une évidence.

A l’Institut International Coady, j’ai appris que n’importe quelle société a déjà une force à l’intérieur d’elle-même; peu importe si elle est économiquement pauvre. L’histoire de la survie de la société de Bougainville en Papouasie Nouvelle Guinée est une preuve. Cette société a été confrontée à des blocages de 1990 à 1998. Elle était totalement séparée de toute relation avec les autres en dehors de l’île. Cette communauté n’avait pas d’autre choix que de s’appuyer sur ses ressources naturelles; mais cette situation  a poussé la créativité de ses habitants et elle a survécue l’isolement. Ce cas serait une source d’inspiration, un modèle à toutes les sociétés qui se croient être pauvres, qui pensent être trop enclavées.

A Madagascar, j’ai travaillé dans une ville isolée, Mananara Nord. Cette ville est à seulement 387,12km  d’Antananarivo la capitale de Madagascar, mais il faudrait  deux jours pour y aller en 4×4 et ne pensez même pas à voyager pendant la saison des pluies. Ce sera toute une semaine!

Les effets du changement climatique s’apaisent sur la population locale. D’une part, l’élévation du niveau de la mer augmente la salinité de la rivière et a réduit les produits de la pêche. D’autre part, les mangroves censées  être un endroit pour la fécondation des poissons ont été utilisées comme bois de chauffage, une adaptation à la déforestation. Toutefois, je crois que cette société dispose de sa propre force, elle peut être aussi créative. Les habitants n’ont pas besoin  de chercher quelques choses de nouvelles, qui viennent de l’extérieur; ils n’ont pas besoin de dépendre des autres.

Cette autonomie va également développer leur sentiment d’appartenance. Aidons-les à trouver cette force intérieure. Ne nous forçons pas à apporter toujours des aides concrètes de l’extérieur.  Nous allons nous asseoir à l’arrière de l’autobus et nous allons les laisser conduire et quand ils ont besoin d’orientation, nous serons là. A partir de maintenant, il doit y avoir une transformation par les habitants eux-mêmes.


Notre voix est-elle entendue?

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Où les organisations de la société civile (OSC) doivent-elles se concentrer? Devrions-nous participer seulement au niveau local ou serait-il préférable de se concentrer davantage sur le niveau mondial? Cette question lève toujours un débat très controversé.

Entendons-nous bien que les luttes commencent au niveau de la petite communauté. Les personnes vivant dans la communauté sont les premières qui  font faces aux problèmes. D’autre part, les décisions prises au plus haut niveau tel que les conférences des Organisations des Nations Unies  (ONU) peuvent les affecter, de façon que les chefs des pays mettent en accord sur un ensemble de priorités universelles que les  plans d’action nationale tentent d’adresser et où la majorité des financements nationaux et mondiaux seront orientés.

Depuis les dernières décennies, les OSC réclamaient leurs espaces pour s’exprimer au plus haut niveau.

Des efforts ont été faits dans les deux parties. Du côté de l’ONU, à titre d’exemple, à l’issue du premier Sommet de la Terre en 1992, neuf grands groupes constitués de peuples autochtones, d’agriculteurs, de travailleurs et de syndicats, d’autorités locales, d’entreprises et de l’industrie, de communautés des sciences et de la technologie , de femmes, d’ enfants et de jeunes et d’ONG ont été reconnus à soumettre leurs intérêts respectifs.

De l’autre coté, les parties prenantes tentent de s’organiser entre-elles. Une des clés du succès en terme d’organisation est d’être inclusif, ce qui s’avère être assez difficile. L’inclusion signifie la participation de l’ensemble des acteurs concernés sur les sujets,  qu’ils soient en faveur ou pas du thème ils devront être représentés. L’inclusion prend en compte également la voix de ceux qui sont directement touchés par le sujet en question. Toute fois, la plupart du temps, ces derniers sont les plus démunis ;  ils n’ont même pas les ressources financières ni la capacité requise pour assister à cette rencontre de haut niveau.

Dans tous les cas, les OSC restent au stade de playdoyeurs, d’influenceurs, de conseillers, mais la décision finale revient aux décideurs lors de la conférence des Nations Unies qui est, dans ce stade, malheureusement, dans un espace clos. Comme John Gaventa, directeur de l’Institut international Coady, a enseigné sur le “Pouvoir” à ses étudiants : « Gagner  un espace ne signifie pas que vous êtes entendus ». Lors de ces participations, il n’existe aucune garantie que la voix des OSC sera entendue. La puissance visible des décideurs reste encore évidente. Nous, entant que membre des OSC avons déjà fait des grands pas pour être là où nous sommes maintenant, mais encore beaucoup d’effort sera exigée afin qu’ils entendent notre voix. Un grand effort est nécessaire afin de permettre aux gens de la base de s’exprimer en réunion de haut niveau. Un plaidoyer stratégique est profondément promu pour assurer la pleine participation des OSC à la prise de décision finale.