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Où sont les jeunes femmes leaders de l’Afrique?

 

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Participants de la conférence

Les jeunes Panafricains pour le développement durable de l’Afrique

Le 30 et 31 Janvier 2013, la conférence des jeunes Panafricains sur le Développement Durable a eu lieu à l’hotel Silver Spring à Nairobi Kenya. Cette conférence soutenue par le WWF de la région Africaine a pour but de stimuler le processus d’élaboration d’une stratégie Panafricaine des Jeunes et de leur éducation et apprentissage face aux défis du développement durable.

Environ 150 jeunes venus à travers l’Afrique ont apporté leurs voix afin d’élaborer une stratégie efficiente.

Parmi ces participants seuls environ 30% sont des femmes. Notons, que les participants ont été choisis selon leur degré d’engagement dans le domaine du développement durable dans leur pays respectifs. Cette proportion sera-t-elle un indicateur de la rareté des jeunes femmes leaders en Afrique? Si cela en est un, alors c’est déjà un des défis liés au développement durable.

Les femmes africaines ont resté en silence depuis longtemps. À cause de la culture et de la tradition, on leur accorde occasionnellement l’opportunité de s’exprimer dans des réunions. L’Afrique est encore un continent où l’indice d’inégalité de genre est encore élevé alors que les femmes sont parmi les vulnérables en termes de chômage, d’exploitation, de non éducation… Ce sont elles qui en souffrent le plus, elles connaissent leurs besoins, elles veulent proposer des solutions, elles peuvent être également des actrices majeures au développement durable.

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symbole d’égalité entre homme et femme

Éliminer les inégalités des sexes

Si le monde veut vraiment éliminer les inégalités des sexes, il faudra commencer par écouter la voix des femmes, leur offrir l’opportunité de s’exprimer du niveau local jusqu’au niveau international. De son coté, il faudra également que les femmes prennent l’initiative de franchir la barrière du silence. Il est temps de s’exprimer et de ne pas toujours compter sur les hommes. Quelques part, les femmes doit se montrer prêtes et engagées.

 

Néanmoins les voix des femmes ont été reflétées dans l’établissement de cette stratégie sur le développement durable en Afrique ainsi que dans le document de déclaration des jeunes Panafricains à l’issue de cette conférence. Les jeunes qui ont été présents lors de cette conférence panafricaine ont su apporter la voix des femmes. Parmi ces jeunes, il y avait le réseau des femmes africaines pour la gestion communautaire des forêts et les différentes associations qui œuvrent dans des projets accordant une importance aux femmes. À la fin de la conférence, tous les participants ont reconnus la vulnérabilité des femmes et le besoin de se pencher un plus sur leur développement durable.


La face cachée de l’Or vert

flickr-412131789-hdUne tendance verte

Si l’or noir désigne le pétrole, l’or vert est l’appellation courante des plantes servant de biocarburants. À cause de la combinaison de la hausse du prix des carburants fossiles et des effets du changement climatique, le dernier boom est la tendance à cultiver des biomasses  de plantes, et principalement les plantes à sucre comme le maïs, la betterave sucrière, la canne à sucre, le blé et les oléifères comme le palmier à huile, le tournesol, le colza.  Ces produits sont beaucoup moins chers et non polluants d’air contrairement aux énergies fossiles. Pas étonnant que beaucoup de gens  n’hésitent pas à faire une conversion de moteurs de leurs véhicules pour les adapter à l’utilisation de ces biocarburants.

Une production écologique ?

L’utilisation de tels agrocarburants suscite encore des débats très controversés: est-ce vraiment écologique?

D’abord, les industries de transformation de ces plantes en biocarburants émettent une quantité non négligeable de dioxyde de carbone.

Ensuite, certaines plantations comme celles de la canne à sucre nécessitent une quantité énorme d’eau ; elles entrainent l’érosion du sol et, du coup, elles sont néfastes pour la biodiversité.

Et pire encore, afin de satisfaire la demande, la déforestation ne cesse d’augmenter. C’est  le cas des forêts d’Indonésie et de la Malaisie pour la plantation des palmiers à huile et du Brésil pour la plantation de la canne à sucre.

Tout compte fait, la production de certains agrocarburants n’a rien d’écologique et pourtant, c’est la voie qui semble être suivi aujourd’hui.

Des pièges et des opportunitésauto

Désormais, le développement de ce secteur est un créateur d’emplois. Toutefois, sur le marché les petits agriculteurs ne sont pas à la hauteur des grands producteurs. Ce sont ces derniers qui en profitent le plus.

De plus en plus d’agriculteurs tentent de satisfaire la forte demande en agrocarburants sur le marché. La terre arable consacrée à nourrir est transformée à la culture de ces  plantes pour être des biocarburants. Certaines productions alimentaires à savoir le blé, la canne à sucre et le maïs sont mêmes converties en agrocarburants. Le doute de la diminution de la disponibilité des nourritures sur le marché émerge. Une augmentation des prix des aliments sur le marché serait inévitable. La production d’agrocarburants répond aux besoins des 800 millions d’automobilistes et met en péril les 2 milliards de personnes qui souffrent de la faim.

La plantation de ces biomasses est également une source d’accaparement des terres. C’est un cas fréquent en Afrique, en Asie du Sud-est et en Amérique du Sud. Le forum permanent des Nations Unies sur les peuples autochtones a averti que jusqu’à 60 millions de peuples autochtones partout dans le monde vont faire face à une éviction de leur milieu pour planter les biomasses. À noter que les peuples autochtones vivent en symbiose avec la forêt.

L’or vert s’il se veut durable devrait d’abord respecter l’écologie et penser à la pauvreté. Jusqu’à maintenant, il semble être loin de l’attente d’une solution durable.


Écrivons notre futur

Rio +20 Reunião Sociedade Civil com Ban-ki-Moon ONU par Cintia Barenho, via Flickr CC
Rio +20 Reunião Sociedade Civil com Ban-ki-Moon ONU par Cintia Barenho, via Flickr CC

“Rio+20 sera l’une des plus importantes réunions internationales sur le développement durable de notre époque”, disait Ban Ki-Moon, le Secrétaire Général de l’ONU, avant le Sommet de la Terre connu sous le nom de Rio+20.

Rio+20, c’est le nom donné à la conférence des Nations Unies qui a réunit gouvernements, institutions internationales et groupes majeurs (secteur privé, ONG) du monde entier pour se mettre d’accord autour de  mesures capables de réduire la pauvreté, et en même temps de promouvoir une énergie propre et l’utilisation plus durable des ressources de notre planète.

Cette conférence était la dernière étape d’un long processus de négociation internationale sur le développement durable. Le document final officiel de Rio+20, portant le titre de L’avenir que nous voulons, est le fruit du travail des représentant de chaque États membre de l’ONU. Ce texte a été négocié durant les 9 mois précédant le sommet, et a été finalisé juste avant la conférence. Malgré les avancées par rapport aux précédents engagements, ce document a suscité de nombreuses controverses.

Un texte pas assez ambitieux, des absences remarquées

L’une des critiques les  plus marquantes est qu’il n’y avait pas de traités signés, pas de nouvelles agences créées, pas de nouveaux fonds octroyés : le texte a donc était jugé comme pas assez ambitieux, sans véritable volonté de s’engager pour le développement durable de la part des négociateurs.

D’autre part, il y a ceux qui ne trouvaient pas l’intérêt de promouvoir de nouveaux traités, ou de mettre en place un nouvel agenda pour la communauté internationale. Quelques efforts ont été réalisé pour l’atteinte des précédents engagements, et il reste encore des centaines d’objectifs non atteints sur lesquels les Etats membres devront se focaliser dans les années à venir.

Les tops leaders de certains grands pays – la Grande Bretagne, les États-Unis, l’Allemagne – n’étaient même pas présents. Cette situation a été prise comme une sous-estimation de cette rencontre. Cette absence a été d’autant plus remarqué que de nombreux pays avaient fait l’effort de se déplacer :  les premiers Ministres et les Présidents de la Chine, de l’Inde, de l’Afrique du Sud, de l’Indonésie étaient ainsi venus à Rio, de même que les milliers de gouverneurs, les maires, les délégués officiels, les entrepreneurs, les  businessmen, les experts, les militants et les activistes. En tout, il y avait eu près 90 pays représentés, soit environ 50.000 personnes venues spécialement pour cet événement.

Nombreuses manifestations de déceptions

Pour les féministes, ce rapport final de Rio +20 reste faible et léger en terme de développement durable sur le plan social. En effet, certains négociateurs avaient sous estimé la relation entre les droits sexuels  et le développement durable. Un oubli à l’origine d’une manifestation massive lors du dernier jour de la conférence.

De leur coté, les jeunes ont également manifesté leur déception : quelques centaines ont enlevé leur badges dans l’enceinte de la salle de conférence pour faire preuve de leur mécontentement.

Youth Blast - Conferência de Jovens para Rio+20 par Fora do Eixo, via Flickr CC
Youth Blast – Conferência de Jovens para Rio+20 par Fora do Eixo, via Flickr CC

À part les manifestations sur place, les sociétés civiles ont continué leur lutte en ligne. Après le sommet, des pétitions ont été partagé via les réseaux sociaux, avec des appels à l’unité pour avoir  plus de poids dans les prochaines conférences internationales.

Personne ne saura encore quels seront les fruits de ces engagements. Il reste encore plus de 10 ans pour juger de leur efficacité. Évidemment, notre planète ne peut pas attendre le sommet pour la Terre, qui aura lieu dans 10 ans. Nous ne pouvons pas nous attacher à une simple politique internationale pour résoudre nos problèmes, de gérer nos ressources communes – l’océan, l’atmosphère, les forêts, les sources et la biodiversité – pour créer un futur de compromis qui mettra en jeu la vie de 7 milliards de population du monde. Notre planète nous impose de réagir maintenant.

Quelque soit le contenu de ce document, rien ne nous empêche de promouvoir nous même les activités que nous pensons être nécessaires pour notre bien. Certes, les financements majeurs seront octroyés aux projets et programmes qui se rapportent aux engagements des communautés internationales. Nous sommes également responsables de l’avenir. Il nous faut encore plus de lobbying, plus d’idées convaincantes pour que nos propositions seront prises en compte la prochaine fois. C’est à nous d’écrire notre futur !